2010/11/05

M. Vandal

Au printemps de 1992, j'avais alors 19 ans, j'avais terminé mon secondaire depuis bientôt un an et j'envisageais quitter mon nid familial pour me rapprocher d'un grand centre et ainsi accéder à des services plus facilement. En fauteuil rouillant motorisé depuis plus de 10 ans dans un petit village de 2500 personnes, on a vite fait le tour de chaque trottoir, de chaque rue et de chaque trou !

Je suis donc entré en contact avec le Centre de Réadaptation InterVal pour demander l'aide d'une travailleuse sociale pour développer un plan d'action. Après quelques rencontres d'évaluation, Louise Duplessis (éducatrice spécialisée attitrée à mon dossier) me propose la résidence Lamy comme endroit de départ.

Une belle petite résidence modeste dans un quartier tranquille. Aucune indication visuelle qui laisse croire que des personnes handicapées physiquement y étaient hébergées (pour ainsi répondre aux plaintes des voisins immédiats).

On m'y invita pour y passer quelque temps dans la chambre de dépannage. Une toute petite pièce d'environ 8" par 12" avec une petite fenêtre donnant directement entre la maison et le garage. Sombre. Sans soleil. Mais je voulais tellement voler de mes propres ailes !

Après mon séjour enchanteur, mon éducatrice spécialisée me dit que si je voulais retourner pour y habiter en permanence, je devais convaincre le directeur du centre de réadaptation (qui gérait la résidence Lamy) parce qu'il y avait une liste d'attente. Ce directeur s'appelait Maurice Vandal. Dans convaincre, il y a le mot vaincre. Étant un combattant de nature, il ne m'en fit pas plus pour apprendre le numéro de téléphone de la secrétaire de M. Vandal par coeur.

Je n'ai pas compté le nombre de fois que j'ai rejoint Claudette (ladite secrétaire) pour parler à M. Vandal. À la fin, on se tutoyait à qui mieux mieux Claudette et moi tellement nous nous étions parlé souvent durant l'automne 1992 !

En décembre, probablement tanné, à boute de mon insistance et surtout à court d'arguments pour retarder mon arrivée à la résidence, M. Vandal m'annonça avec fierté que je pouvais emménager dans la chambre (qui à l'époque était le top du top à mes yeux) dès le 4 janvier 1993. Quel beau cadeau de Noël il m'a fait celui-là !

Aujourd'hui, j'apprends par le journal qu'il est décédé le 2 novembre dernier. J'offre donc mes plus sincères condoléances à toute sa famille, ses proches et ex-collègues de travail.

Merci encore M. Vandal de vous être occupé personnellement de mon dossier d'admission en résidence de groupe. Vous m'avez donné de longues ailes qui me permettent encore aujourd'hui de voler très haut dans le ciel de la fierté.

RIP M. Vandal
1934-2010

Des dons à l'Association de paralysie cérébrale Mauricie et Centre-du-Québec (39, Bellerive, Trois-Rivières, Qc G8T 6J4) seraient appréciés.

Ma définition d'un p'tit ange:

Personne unique doté d'un sens de l'altruisme développé, de l'honnêteté et du respect de soi depuis plusieurs années. N'est pas p'tit ange qui veut. Les candidatures peuvent défiler sans avoir nécessairement l'esprit du p'tit ange. Cette philosophie n'est pas uniquement de donner du temps et de l'aide instantanément à quelqu'un qui a besoin, mais plutôt une manière de participer activement, un certain temps, au mieux-être d'une personne.

P'tits anges bénévoles recherchés!

Je suis aussi à la recherche de p'tits anges bénévoles pour faire ses exercices physiques une fois par semaine, aller au cinéma et au restaurant, faire la lecture, écrire ma vie, jouer au poker... benevole [à] ptitsanges.com !